Voici une petite pastille réflexive sans prétention à propos des 3 piliers de l’intelligence économique et de l’importance qu’ils soient bien liés.
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L’algorithme comme outil de sabotage du facteur humain
Ce billet est un extrait de l’ouvrage Le renseignement humain à l’ère numérique paru chez VA Press.
En 1944, la deuxième guerre mondiale se termine. Bien que les alliés dominent la situation sur le plan militaire, ils vont aller chercher un appui auprès des populations des pays adverses pour accélérer l’action. C’est ainsi que l’OSS (Office of Strategic Services), ancêtre de la CIA, loin de ce que l’imaginaire collectif conçoit généralement (poses de micros, assassinats clandestins, déguisements et couvertures, etc) va publier le « manuel de terrain du sabotage simple » que vous pouvez consulter en cliquant ci-dessous:
Ce manuel est un concentré d’idées toute simples et redoutablement efficaces pour rendre la vie difficile à un gouvernement, freiner son action et, dans le meilleur des cas, le paralyser. Il était diffusé sous forme de brochures, à la radio et à des personnes qui avaient été jugées dignes de confiance pour faire le travail.
Le premier type de sabotage ne nous intéresse pas ici (du moins pas encore), c’est le sabotage matériel. Il consiste, par exemple, à jeter une clé dans une boite à fusibles, bloquer une serrure, jeter du sable dans des engrenages lubrifiés, crever un pneu,…
Le second type de sabotage nous intéresse beaucoup plus dans le cadre de ce billet, c’est le sabotage du « facteur humain ». Ne nécessitant aucun outil, ne faisant courir quasiment aucun risque ni de dommage physique, il est basé sur « les possibilités universelles de prendre des décisions erronées, d’adopter une attitude de non-coopération, et d’inciter les autres à suivre son exemple. » Continuer la lecture de L’algorithme comme outil de sabotage du facteur humain
Le dispositif d’intelligence économique en région: une image vaut mille maux
Un article qui ne traitera de rien de neuf mais qui réagit à une communication qui montre que malheureusement pour l’intelligence économique, les années se suivent et se ressemblent.
La préfecture d’Île-de-France est fière de communiquer le schéma ci-dessous qui vise à permettre « non seulement d’identifier les acteurs nationaux et régionaux de l’intelligence économique, mais aussi de mieux comprendre comment s’articulent les compétences de chacun pour assurer une bonne coordination des actions menées dans le cadre de la politique publique d’intelligence économique. »
Merci, c’est vraiment plus clair…
On comprend mieux également pourquoi l’intelligence économique peine à s’imposer en France, en particulier dans les PME. L’importance d’acquérir les méthodes, les outils et les comportements est déjà complexe à communiquer aux PME et à leurs dirigeants mais imaginons les maintenant concrètement sur le terrain face à tous ces interlocuteurs avec leurs compétences et prérogatives propres et celles qui se chevauchent. Continuer la lecture de Le dispositif d’intelligence économique en région: une image vaut mille maux
Intelligence économique, algèbre et botanique
Durant ces derniers jours, un évènement et deux réactions m’ont interpellés:
Les deux réactions sont respectivement celle de Claude Revel et de Franck Bulinge.
La réaction de Claude Revel, fort louable, est celle que les praticiens de l’intelligence économique ont adoptés depuis que les « affaires » d’espionnage industriel entachent ce secteur (c’est à dire depuis le début): la pédagogie.
L’argumentaire est bien rodé, parfait, toujours plaisant à lire même s’il n’apporte rien de neuf et que nous l’avons lu ou entendu de nombreuses fois par ailleurs (et ce n’est pas grave vu que la cible n’est pas les initiés mais le grand public)… mais là est le problème: ça fait des années que l’on démontre, dans les médias, par A+B que l’intelligence économique n’est pas de l’espionnage industriel mais pour quel résultat ?
Il faut bien admettre que malheureusement nous prêchons dans le désert. Cela devient préjudiciable car, dans notre effort de démocratisation, nous allons bientôt passer autant de temps à expliquer ce que nous ne sommes pas plutôt qu’a expliquer ce que nous pouvons apporter. C’est devenu vain et inefficient.
Le positionnement de Franck Bulinge est, pour moi, beaucoup plus original. L’originalité n’est pas tant sur le message (que j’ai déjà entendu et que je prône moi-même) que sur l’émetteur. Nous avons un chercheur, une personnalité qui a construit sa notoriété et une partie de sa carrière sur cette discipline et qui fait le choix d’évacuer ce terme de son vocabulaire. N’est-ce qu’une posture, ouvre-t-il la voie ou se met-t-il en marge ? L’avenir nous le dira.
Une fois cela dit, qu’elle peut-être la suite ?
Appeler l’intelligence économique autrement comme le propose Franck Bulinge ?
Personnellement (et je peux me tromper), je pense que substituer un terme par un autre ne réglera pas le problème et ce, pour une raison plus profonde que l’amalgame avec l’espionnage industriel: Continuer la lecture de Intelligence économique, algèbre et botanique