Coincés entre « Disneyfication » et « mu-lacration », bienvenue dans la matrice

« Vos réflexions sur le réel et le virtuel sont l’une des références avancées par les réalisateurs de « Matrix ». Le premier épisode vous citait explicitement et l’on y apercevait même la couverture de « Simulacres et simulation », paru en 1981. Cela vous surprend ?
– Il y a un malentendu bien sûr, c’est la raison pour laquelle j’hésitais jusque-là à parler de « Matrix ». Le staff des Wachowski m’avait d’ailleurs contacté après le premier épisode pour m’impliquer dans les suivants, mais ce n’était vraiment pas concevable ! (Rires.) Au fond, c’est un peu la même méprise qu’avec les artistes simulationnistes à New York dans les années 1980. Ces gens prennent l’hypothèse du virtuel pour un état de fait et la transforment en fantasme visible. Mais le propre de cet univers, c’est justement qu’on ne peut plus utiliser les catégories du réel pour en parler. »

<

p style= »text-align: right; »>Jean Baudrillard (1929-2007) Philosophe français,
théoricien de la société contemporaine.

La « Disneyfication »

« Disneyland est posé comme imaginaire afin de faire croire que le reste est réel alors que tout Los Angeles et l’Amérique qui l’entoure ne sont déjà plus réels mais de l’ordre de l’hyperréalité et de la simulation. […] Disneyland est là pour cacher que c’est le pays « réel », toute l’Amérique « réelle » qui est Disneyland. »

Jean Baudrillard

« La « Disneyfication » est la transformation de quelque chose de réel ou d’inquiétant en un divertissement soigneusement contrôlé et sûr, avec des qualités similaires. »
Continuer la lecture de Coincés entre « Disneyfication » et « mu-lacration », bienvenue dans la matrice

Gobo: outil d’émancipation algorithmique

Gobo n’est pas le nom d’une start-up, c’est le nom d’un projet en cours de développement d’une petite équipe au Centre du MIT Media Lab pour les médias Civic.

Ce projet part du constat que nous vivons dans un monde où nous sommes de plus en plus informés via les réseaux sociaux. Toutefois, l’opacité des algorithmes qui régissent ce qui arrive sur nos murs pose de vraies questions sur notre rapport à l’information et sur notre libre-arbitre citoyen.
Pour nous aider à nous affranchir, dans une certaine mesure, de cette chambre d’échos dans laquelle nous enferment les principaux réseaux, cette équipe a donc créer Gobo.

Une fois inscrit sur Gobo, il faut connecter ses autres profils sociaux (pour l’instant Twitter et Facebook). L’outil va ensuite proposer des nouvelles que vous ne verriez pas autrement et à différents niveaux. Continuer la lecture de Gobo: outil d’émancipation algorithmique

Guerre de l’information, Françoise Hardy et CGI. Apprenez à ne plus vous fier à vos yeux !

Voici une vidéo où Françoise Hardy répond à un journaliste américain qui lui demande pourquoi Donald Trump a menti sur la taille de la foule lors de son investiture.

Le problème est que Françoise Hardy n’a pas 73 ans, âge qu’elle devrait avoir au moment de cette investiture, mais 20 ans, âge qu’elle avait en 1964…

Un autre problème est qu’elle parle anglais et que sa voix est celle de Kellyanne Conway, conseillère en communication de Donald Trump.

Si la vidéo est de piètre qualité, il est intéressant de savoir que Mario Klingemann, l’artiste allemand qui en est l’auteur, n’a fait que laisser son ordinateur de bureau tourner seul, alimenté par des vieux clips de Françoise Hardy, l’interview de Conway et un algorithme d’apprentissage automatique (Generative adversarial networks ou GANs).

Lorsqu’on s’investit et qu’on investit un peu plus (quelques millions), avec un meilleur matériel, il est bien sûr possible (depuis Forrest Gump) de faire des images bien plus bluffantes. Voici une vidéo qui montre rapidement comment on a fait rejouer la jeune princesse Leia dans Star Wars Rogue One.

Si les CGI (Computer-generated imagery) deviennent si accessibles (financièrement et techniquement parlant), il n’est pas improbable que dans un futur très proche, ce que l’on appelle « les fausses nouvelles » soient largement agrémentées de vidéos et de sons plus vrais que nature.

Mouvement Anti-Trump: une proposition de 14 méthodes d’opposition

Douglas Schuler a une maîtrise en génie logiciel de l’Université de Seattle et une maîtrise en sciences informatiques de l’Université de Washington. Après 16 ans chez Boeing, il est, depuis une vingtaine d’années, membre du corps professoral de l’Evergreen State College où il enseigne l’intelligence civique, l’imagination sociale, la technologie et les implications sociales de la société en réseau.

Il est connu pour son engagement militant sur les questions relatives à la société et de l’informatique en tant qu’ancien président du Computer Professionals for Social Responsibility (CPSR) et en tant que membre fondateur du Seattle Community Network (SCN). Il est membre de Public Sphere Project (PSP), qui se présente avec « La mission d’aider à créer et à soutenir des sphères publiques équitables et efficaces partout dans le monde. Avec ce site, [Ils espèrent] soutenir une communauté de chercheurs et de militants et fournir un cadre général pour une variété d’activités et d’objectifs interdépendants. »

En novembre 2008, il publie à la maison d’édition universitaire américaine affiliée au Massachusetts Institute of Technology (MIT): Liberating Voices: A Pattern Language Revolution Communication.
Ce livre écrit avec l’aide de plus de 80 collaborateurs vise à utiliser l’information et la communication pour répondre, de façon collaborative, « aux problèmes sociaux et environnementaux dans des situations d’urgence ».
Il expose, de la stratégie à la tactique, 136 modèles organisés en 5 groupes (Théories, principes d’organisation, systèmes et réseaux à activer, politique, collaboration et enfin construction de communauté). Continuer la lecture de Mouvement Anti-Trump: une proposition de 14 méthodes d’opposition