Voici une petite pastille réflexive sans prétention à propos des 3 piliers de l’intelligence économique et de l’importance qu’ils soient bien liés.
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L’algorithme comme outil de sabotage du facteur humain
Ce billet est un extrait de l’ouvrage Le renseignement humain à l’ère numérique paru chez VA Press.
En 1944, la deuxième guerre mondiale se termine. Bien que les alliés dominent la situation sur le plan militaire, ils vont aller chercher un appui auprès des populations des pays adverses pour accélérer l’action. C’est ainsi que l’OSS (Office of Strategic Services), ancêtre de la CIA, loin de ce que l’imaginaire collectif conçoit généralement (poses de micros, assassinats clandestins, déguisements et couvertures, etc) va publier le « manuel de terrain du sabotage simple » que vous pouvez consulter en cliquant ci-dessous:
Ce manuel est un concentré d’idées toute simples et redoutablement efficaces pour rendre la vie difficile à un gouvernement, freiner son action et, dans le meilleur des cas, le paralyser. Il était diffusé sous forme de brochures, à la radio et à des personnes qui avaient été jugées dignes de confiance pour faire le travail.
Le premier type de sabotage ne nous intéresse pas ici (du moins pas encore), c’est le sabotage matériel. Il consiste, par exemple, à jeter une clé dans une boite à fusibles, bloquer une serrure, jeter du sable dans des engrenages lubrifiés, crever un pneu,…
Le second type de sabotage nous intéresse beaucoup plus dans le cadre de ce billet, c’est le sabotage du « facteur humain ». Ne nécessitant aucun outil, ne faisant courir quasiment aucun risque ni de dommage physique, il est basé sur « les possibilités universelles de prendre des décisions erronées, d’adopter une attitude de non-coopération, et d’inciter les autres à suivre son exemple. » Continuer la lecture de L’algorithme comme outil de sabotage du facteur humain
Les « règles de Moscou » de la CIA
De nombreux spécialistes du renseignement s’accordent, depuis quelques années déjà, pour dire que nous avions changé de paradigme. L’ère numérique que nous vivons et les moyens colossaux mis en oeuvre par les américains sur les méthodes de surveillance et d’interception des communications électroniques, en partie révélés par Edward Snowden en 2013, ont conduit à un retour aux « vieilles méthodes » de la part de leurs adversaires qui n’ont pas voulu, ni pu, entrer dans cette danse.
La traque de 10 ans de Ben Laden a été le symbole de cette affrontement qui ne se jouait pas sur le même échiquier. Il n’est désormais plus rare de voir des titres d’articles que nous avions moins l’habitude de lire depuis la guerre froide comme, au hasard : « Un pigeon espion arrêté en Inde » ; « Norvège: la Russie ferait du chantage sexuel sur des politiques » ; « Yemen: L’incroyable histoire de l’agent double qui a infiltré Al-Qaida ».
Ces vieilles méthodes (essentiellement le renseignement humain), négligées depuis la fin de la guerre froide contre la promesse que les satellites, les drones et Big Data auraient la réponse à toutes les questions, sont de nouveaux plébiscitées.
Elle le sont en France également avec une intensité grandissante depuis l’affaire Mérah, l’affaire Charlie Hebdo et maintenant les attentats du 13 novembre.
Parmi ces vieilles méthodes, on trouve les « règles de Moscou », règles informelles développées au cours de la guerre froide par la CIA pour être utilisé par les agents sur le terrain, en particulier à Moscou, ville réputée comme la plus difficile et dangereuse à infiltrer. Continuer la lecture de Les « règles de Moscou » de la CIA
L’intelligence collective globale ou l’avènement de l’holoptisme étendu
On entend par intelligence collective les capacités cognitives d’une communauté résultant des interactions multiples entre ses membres afin d’atteindre un objectif dans un environnement complexe.
Cette définition a le mérite de la simplicité mais cette intelligence collective revêt bien des nuances qu’il est bon d’appréhender afin d’en cerner tous les enjeux et les évolutions pour la manager au mieux. Je m’appuierai sur les travaux de Jean-François Noubel, fondateur de The Transitioner, une organisation de recherche et de développement en intelligence, conscience et sagesse collective dont je vous recommande le suivi.
Dans la nature et depuis toujours, lorsque les organismes vivants s’organisent en groupes, ils créent une entité qui développe des propriétés propres qu’individuellement, chacun des organismes n’auraient pas pu développer. C’est ainsi que selon la formule consacrée : le tout devient supérieur à la somme des parties.
On distingue 3 formes d’intelligences collectives qui apparaissent successivement dans le temps :
– L’intelligence collective originelle est celle des petits groupes, de la tribu, de la meute. On la trouve par exemple chez les équipes de football, les prédateurs qui chassent en meute, les musiciens de jazz,… Le moyen d’expression est le corps. C’est un espace physique dont l’architecture est intentionnellement conçue pour donner à ses acteurs la faculté de voir et percevoir l’ensemble de ce qui s’y déroule (holoptisme). C’est un système souple, adaptable, réactif et performant. Néanmoins, ce système atteint vite ses limites tant au niveau du nombre qu’au niveau spatial. L’Homme en s’organisant en société a donc dû trouver un autre mode d’organisation qui devait permettre de braver le nombre et la distance ; Continuer la lecture de L’intelligence collective globale ou l’avènement de l’holoptisme étendu